Génération reprises

Vous avez sûrement entendu récemment le duo Tal & M Pokora Envole-moi (Ne me demandez pas qui est Tal je ne le sais pas non plus), qui pour le coup s’est envolé dans les charts (C’était la blague du jour !). Ce titre fait parti de l’album Génération Goldman, des reprises de Jean-Jacques Goldman par la jeune génération (le pitch fait déjà peur).

Alors oui c’est plutôt sympa de faire découvrir les chansons de Mr Goldman aux jeunes, surtout que cela a l’air de très bien fonctionner. Mais franchement quand on lit les noms des participants, M Pokora, Shy’m, Corneille, Leslie ou encore Ivyrise (inconnu également au bataillon et en plus je m’y suis reprise à 3 fois pour l’écrire correctement), on se demande s’ils ont vraiment bien choisit les artistes pouvant reprendre avec brio le très beau répertoire de Goldman. La réponse est non puisque le résultat, s’il n’est pas non plus à s’arracher les cheveux (bon je me suis quand même mordu les doigts sur Je marche seul par Christophe Willem), n’est pas non plus brillant. Les artistes crient plus qu’ils ne chantent, font des vocalises à tout va, et vas-y que je te rajoute un son électro ici et des maracas là (True story, cf la reprise de Quand tu danses). Au final les jeunes découvrent plus une musique pop ressemblant à la soupe musicale qui inonde nos ondes que les véritables chansons de Jean-Jacques Goldman.

Mais ils ne sont pas les seuls à faire des reprises (dommage) et ne sont pas non plus les plus mauvais. On ne compte plus en effet les albums de reprises parmi les sorties récentes : Garou, Patricia Kaas, Birdy, Anaïs, Yannick Noah, Tom Jones, Chimène Badi ou encore Francis Cabrel. Oui même Cabrel s’y met, non mais où va-ton ? Mais celui sur lequel je souhaitais m’arrêter c’est celui de Lorie.

Peut-être avez-vous eu la joie immense d’entendre sa reprise du coup de soleil de Richard Cocciante. Non ? Mais ne ratez surtout pas ça ! Alors au début ça pique un peu mais au moins après on trouve les reprises de Goldman très réussies finalement (c’est un point positif).

Rappelons que dans ce titre plutôt mélancolique l’interprète parle de son amour qui est loin de lui. Et v’la-t’y pas que notre petite Lorie se met à la chanter tout en dansant à la olé olé c’est la fête (Samba de Janeiro !). Et le reste de l’album ? Boh pas la peine de l’écouter tellement les titres se ressemblent, de la musique ressemblant faussement à de la samba et parlant un peu de danse (ça tombe bien puisque c’est le titre de l’album) et beaucoup de soleil (6 chansons sur 10 contiennent ce mot dans leur titre, originalité quand tu nous tiens).

Le problème n’est pas forcément de faire de la mauvaise musique, mais de massacrer de magnifiques titres, tout cela sans aucun respect pour l’artiste original. Quand j’ai appris que Patricia Kaas reprenait Piaf par exemple j’ai tout de suite grincé des dents (bien que la pochette soit magnifique, il faut le souligner puisque c’est si rare ces temps-ci).

Oui parce qu’avec Piaf je suis un peu disons « On ne touche pas aux chansons de cette grande dame » alors déjà ça part mal. Et pourtant l’album se veut ambitieux, les arrangements sont soignés, la voix de Kaas pas trop poussée contrairement à ce que j’aurais pu penser, on sent qu’il y a eu un vrai travail derrière. Mais l’on perd dans la plupart des reprises l’âme original de la chanson et du coup c’est un peu raté, dommage. Au final il aurait peut-être mieux valu laisser à Piaf, les chansons de Piaf.

Une reprise apporte rarement pour moi un plus par rapport à la chanson originale (restent des reprises réussies comme La vie en rose sublimée par Mélody Gardot). Mais chers auteurs-compositeurs où êtes-vous donc ? Où sont les nouveaux Brel, Aznavour ou Piaf ? Y a-t’il encore des artistes capables de leur arriver ne serais-ce qu’à la cheville, ou sommes-nous donc contraints d’écouter quelques reprises édulcorées de chansons que plus personne ne sait écrire ? Non parce que Hallelujah repris par Bastian Baker et M Pokora…  j’ai envie de dire :

Petite dernière précision, comme je déteste les gens qui critiquent sans connaître, je me suis évidemment coltinée l’intégralité des disque sus-cités et surtout sus-critiqués (Amen).